Vous vous demandez sûrement ce que vient faire le titre d'une faible de Lafantome sur ce site sérieux. C'est que cette chanson parodique des années 1980 se sert, pour se faire comprendre, du même principe que notre latin moderne : la juxtaposition de mots ressemblant à des mots de votre langue vous permet de les comprendre, alors que vous ne les reconnaîtriez pas s'ils étaient pris séparément. Ainsi la cicrane seule ne vous évoque rien, et la froumi ressemble vaguement à la fourmi que vous connaissez ; mais "la cicrane ET la froumi" vous rappelle sans hésiter la fameuse histoire d'insectes. Et le procédé peut se répéter pour tout un texte, comme la "Belle lisse poire du Prince de Motordu" (de PEF) pour les enfants ou encore le sketch "Je récapépète" de Roland Magdane... Quelques exemples latins modernes. Si on vous dit "avri", vous pouvez penser à un abri, au mois d'avril ou au verbe apprendre ; mais si vous entendez "avri me le porta !", vous ouvrez la porte, reconnaissant l'impératif du verbe "avrir" (enfin, vous n'ouvrez que si vous acceptez que ce latiniste moderne entre chez vous, bien sûr). Ou encore, si vous entendez le mot "placer", vous pourriez être tenté de penser au verbe français placer ; mais une phrase complète vous évitera toute erreur, comme "Es pro me grande placer vos incontrar" (C'est un grand plaisir pour moi de vous rencontrer). Autre cas de compréhension grâce au contexte : le verbe "soldar" peut prêter à confusion hors de son contexte, mais le doute disparaît dans une phrase telle que "Vos deve soldar este duo piecias metalic" (hors des périodes de soldes, les pièces sont à souder et non à solder, mot qui se dit "saldar").
Certes, avec tous ces à-peu-près, nos adversaires diront que le latin moderne n'est pas une langue mais presque ; néanmoins cela voudra dire que nos adversaires ne sont pas convaincus mais presque... ce qui donne quand même une lueur d'espoir.

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Gratias pro vostre comentario (in qualcunque lingua de nostre familia).